mercredi 21 mars 2012


Attention 
Une nouvelle adresse et une nouvelle forme plus complète pour le Blog du Cercle de l'Aréopage. 

rejoignez nous sur

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lundi 27 février 2012

CENTRE DE LANGUE ET CULTURE RUSSE

Le Bulletin de l’association
≪ CENTRE DE LANGUE ET CULTURE RUSSE ≫
N° 228-229
Janvier-fevrier 2012
n° ISSN 1143 - 6484
Association a but non lucratif
Presidente:
Irene COMMEAU-DEMIDOFF
BP 73 - 75261 Paris Cedex 06 tel. & fax: 33 1 45 44 05 99
E-mail:
gazette.clcr@gmail.com Site: www.clcr.ru Blog http://clcr.over-blog.com
ATTENTION !
Horaires de bureau : du lundi au jeudi du 11h à 15h.
Les membres du Bureau et du Secrétariat ne reçoivent que sur rendez-vous.
Pour tous renseignements: téléphoner ou mailer plutôt qu’écrire, et toujours communiquer votre adresse postale
Avez-vous remarque notre nouvelle adresse e-mail
?
Обратите внимание –это наш новый адрес е-mail
Если у вас изменился электронный адрес,
сообщите нам об этом!
Si vous avez change d'adresse e-mail, ne manquez pas de nous le communiquer
aussitot!
La Gazette N° 228 a ete diffusee par Internet en francais le 30 janvier-2 fevrier, en russe le 3-4 fevrier, par la poste – le 9 fevrier.
gazette.clcr@gmail.com
SAMOVAR
Dimanche 4 mars 2012 17h00-21h00
RESERVE A TOUS LES ADHERENTS A JOUR DE LEUR COTISATION
ET EVENTUELLEMENT ACCOMPAGNES D’UN(E) AMI(E)
Ce jour étant celui des élections du Président de La Fédération de Russie,
le Samovar sera consacré à cet événement :
17h00-18h00 – projection de quelques émissions de la télévision russe avec des
discutions entre les candidats ou des politologues, courant janvier et février.
Ces discutions continueront entre nous autour du samovar et d’un invité de marque.
Vie de l’association
L’Assemblée Générale a eu lieu comme prévu le 19 janvier 2012, mais la mairie du 6
a changé la salle qu'elle nous avait octroyée et cela seulement le 17 janvier. Nous avons
donc prévenu tous nos adhérents par Internet, mais de nombreuses personnes ont été découragés
et ne sont pas venues.
D’autre part, aucun candidat ne s’étant manifesté, les élections du Conseil d'Administration ont
été reportées à la prochaine Assemblée Générale. Les membres du Conseil d’Administration ont
tous été reconduits dans leur fonction, à l’exception des démissionnaires et du décès de M. Benini.
Les personnes souhaitant devenir membre du Conseil d’Administration sont priées d’adresser leur
candidature à l’association qui les soumettra au vote lors de la prochaine Assemblée Générale.
Tous les adhérents doivent avoir reçu par Internet le rapport d’activité fait par la Présidente. Le
rapport financier peut être envoyé à tout adhérent le réclamant.
ème nous
Le CLCR a participé au Festival de Russenko par
un stand au Salon du Livre les 28-29 janvier 2012.
Un grand merci aux adhérents qui ont tenu ce stand !
Nouvelles acquisitions de la bibliotheque du CLCR (reserve aux adherents) :
1)
2)
3)
4)
5)
Ludmila Marchesin, Philippe Marchesin. Bielorussie.Ludmila Marchesin, Philippe Marchesin. Baikal.Mikhail Philippov. Sebastopol assiegee. Romain historique.А.А. Кофод. 50 лет в России.Н. Стариков. Шерше ля нефть. Почему мы платим дань Америке?
Les lecteurs de La Gazette en russe ont certainement remarque que le
CLCR diffuse le livre du danois C.A. Koefoed ≪ 50 ans en Russie ≫.
L’interet de ce livre reside avant tout dans la description de la Russie
de la 2
parfaitement integre dans le pays et desireux de le faire connaitre et
aimer par ces compatriotes. Dans le numero 229 de La Gazette le
lecteur francais pourra lire un compte rendu de ce livre recemment
publie dans ≪ Literatournaia Gazeta ≫.
Le CLCR compte publier en russe et en francais quelques extraits de ce
livre que l’on peut acheter chez de nombreux amis du CLCR en Russie
et en Europe. A Paris, il est vendu dans les librairies du Globe et des
Editions Reunis au prix de 20 €et au CLCR (15 €pour les adherents).
eme moitie du XIX siecle et du debut du XX faite par un etranger
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Apportez votre soutien et deduisez-le de vos impots !
Particuliers - 66% (Entreprises - 60%) du montant de votre don est deductible de votre impot.
Nom et prenom :……………………………………………………………………………………………………………………
Adresse :……………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………Tel. : .............................................................................
Adhesion au CLCR pour l’annee...............................................................................................................................25 €ou plus
Adhesion au CLCR + abonnement a la Gazette en russe ou en francais...................................................................40 €ou plus
Adhesion au CLCR + abonnement a la Gazette en russe et en francais....................................................................50 €ou plus
Adhesion au CLCR + abonnement a la Gazette et a l’Histoire de Russie en russe ou en francais........................... 46 €ou plus
Adhesion au CLCR + abonnement a la Gazette et a l’Histoire de Russie en russe et en francais.............................66 €ou plus
Si vous desirez recevoir la Gazette par Internet indiquez ici votre e-mail
.............................................................................................................................
Ci-joint cheque de ....... € a l’ordre du CLCR
Rappelons : Le CLCR dispense des cours de russe pour les francais,
et des cours de francais pour les russes.
Mentionnons la conclusion du rapport d’activite : Faut-il rappeler qu’une Association n’est pas une
entreprise avec un Directeur remunere, et des collaborateurs salaries, mais une union de personnes
animees par un meme but, et participant a ce but, par leurs cotisations et leurs collaborations
desinteressees ?
Voici quelques suggestions de travail benevole en russe ou en francais, dans les bureaux de Montparnasse
ou a domicile : traduction de textes ; copier des articles ; aider a la redaction d’articles ; aider a
l’actualisation du Blog et de Facebook ; aller aux vernissages et aux premiere representations des
spectacles pour lesquels l’Association a recu une invitation, afin d’y distribuer nos informations ;
s’occuper de la Bibliotheque ; composer des affiches et les apposer dans les universites, les bibliotheques
et les magasins russe ; distribuer les bulletins dans les universites, les bibliotheques et les magasins
russes ; visionner nos cassettes ; acquerir des invites de marque (surtout si vous possedez une voiture).

LES PRODUITS ALIMENTAIRES HALAL: UN ENJEU ECONOMIQUE MAIS AUSSI

LES PRODUITS ALIMENTAIRES HALAL: UN ENJEU ECONOMIQUE MAIS AUSSI
CIVILISATIONNEL
Commissaire colonel (e.r) Jean-Claude PHILIPOT
( Publié dans la revue Civitas n° 40 de juin 2011)
Le halal s'identifie généralement avec la viande. C'est une erreur, même si la problématique
de la viande halal revêt une importance particulière au regard des conditions d'abattage.
Les produits alimentaires halal représentent un marché. C'est seulement une des raisons de
leur introduction dans notre pays. Il convient d'observer la plus grande vigilance à ce que des
produits de ce type ne soient pas systématiquement utilisés et qu'ils ne deviennent vite une taxe
obligatoire versée aux certificateurs musulmans.
« LE HALAL OU LE LICITE »
Dans l'islam, le produit alimentaire, mais aussi le cosmétique ou le produit de soins est
«
halal » ( « licite »), « haram » ( « interdit » ) ou « masbooh » (« douteux »).
Sont « haram »:
·
Le porc;
·
Les animaux n’ayant pas subi l’abattage rituel au nom d'Allah;
·
L’alcool et les drogues;
·
terrestres sans oreilles externes ;
Les animaux carnivores (chiens, chats, singes…), les oiseaux de proie et les animaux
·
Le sang et des produits dérivés ;
·
Les aliments contaminés par un des produits précités ;
Sont « masbooh »
émulsifiant
les produits alimentaires contenant de la gélatine, des enzymes ou un
Sont « halal»
non douteux.
Les animaux autorisés doivent être égorgés
sacrificateur prononçant l'invocation rituelle. L'animal doit se vider de son sang jusqu'à ce que la
mort s'en suive.
, les autres aliments ou produits fabriqués avec des aliments non interdits ou1, la tête tournée vers la Mecque par un
UN ABATTAGE RITUEL NON CONFORME AUX PRATIQUES MODERNES RELATIVES
A LA SOUFFRANCE ANIMALE
La civilisation occidentale s'est efforcée de réduire toute souffrance humaine
aussi ouverte au sort des animaux. De là est née la réglementation de protection animale avec
2, mais s'est
1
depuis le coeur et les deux veines jugulaires qui ramènent le sang du cerveau vers le coeur), la trachée et l'oesophage. ...Cette
coupe doit être accompagnée par la prononciation de « Bismillah, Allah Akbar ».
Islamic Medical Association de Grande Bretagne » Londres 1986 .
« Il s’agit d’une coupe rapide et profonde...des vaisseaux sanguins (les deux artères carotides qui transportent le sang au cerveauDr. Abdul Majid Katme, Président de la «Cité par http://www.observatoireduhalal.com
2
Paradoxalement elle organise le génocide de masse par avortement
1
notamment, les articles L 237-2, R 214 paragraphes 63 à 81 et R 215 du code rural et l' arrêté du 12
décembre 1997 relatif aux procédés d’immobilisation, d’étourdissement et de mise à mort des
animaux et aux conditions de protection animale dans les abattoirs.
Ces textes, mais aussi de la directive 93/119/CE
protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort modifiée par l
Règlement (CE) n° 806/2003 du Conseil du 14 avril 2003,
l'animal avant qu'il ne soit mis à mort ou abattu
étourdissement. Même incohérence
d'abattage
3 du Conseil du 22 décembre 1993, sur laespécifient l' obligation d'étourdissement de4 mais autorisent par exception l'abattage rituel sansdans la Convention européenne sur la protection des animaux5 (art. 12, 13 et 17).
UN EGORGEMENT SANS ETOURDISSEMENT PREALABLE QUI NEST PAS UNE
OBLIGATION RELIGIEUSE
Selon l'avis
du 21 décembre 2001 de l'Institut Suisse de Droit Comparée, l'interdiction de l'étourdissement n'est
contenue ni dans la Bible ou le Talmud
fait que l'étourdissement est un procédé tardif lié à l'évolution des moeurs... au souci de ne pas lui
causer une souffrance inutile
sous réserve que le moyen d'étourdissement ne provoque pas la mort et que celle-ci intervienne
par égorgement
6 Avis 01 – 162 sur l'étourdissement des animaux avant leur abattage de l'Institut7, ni dans le Coran ou la Sunnah : « Cela s'explique par le». La consommation de la viande, pour un musulman, est donc licite8
Pourquoi une dérogation est-elle dès lors accordée pour l'abattage rituel? Pourquoi
également les lobbies en présence insistent-ils pour conserver leur mode d'abattage sans adaptation?
Probablement afin d'affirmer leur différence et d'imposer celle-ci comme mode de droit commun.
UNE CERTIFICTION HALAL QUI REPRESENTE UN ENJEU ECONOMIQUE
De grands groupes de distribution ( Carrefour, Intermarché...), des producteurs de pizza se
sont rapidement investis dans la vente de produits halal... Des restaurants ont introduit des menus
halal. Certains restaurants de la chaîne Quick
Le marché du halal a en effet pour cible 5 à 6 millions de musulmans
Dans son étude du mois de mars 2011 «
croissance et secteurs porteurs , forces en présence dans les IAA et panorama des circuits de
distribution »; le
alimentaire de 1%,
segment des produits carnés (viandes, plats cuisinés, etc.) ».
halal » peut être élargi pour englober un vaste ensemble de produits alimentaires (soupes, bonbons...) et non
alimentaires (cosmétiques, parfums, vêtements…) mais aussi des services (touristiques, financiers…) ».
9 ne proposent même que des menus halal.10 vivant en France.Le marché des produits halal . Perspectives deXerfi11 souligne qu'au regard d'une hausse maximale attendue de la consommation« les produits halal affirment leur rôle de relais de croissance, en particulier sur leIl poursuit: « Au-delà, le champ de l’offre dite «
3
cf
Article 5.http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CONSLEG:1993L0119:20030605:FR:PDF
4
Mise à mort par saignée
5
. http://ec.europa.eu/food/animal/welfare/references/slaughter/jour137_fr.pdf
6
http://blog.sami-aldeeb.com/2011/02/28/lettre-ouverte-a-brigitte-bardot-contre-labattage-rituel/
7
Pour le judaïsme
8
Cf. Werner Hartinger pour le judaïsme et les fatwa du cheikh Jad-al-Haq,
9
Qui appartient à une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations...
10
000 000 de personnes dont seulement 4,5%, soit un peu plus de 180 000, pratiquent régulièrement
A comparer aux 64% de catholiques déclarés (sondage IFOP publié dans le Monde le 15 octobre 2009 ) soit un peu plus de 40
11
Groupe français d'études sectorielles. Résumé de l'étude: http://www.xerfi.fr/etudes/1IAA40.pdf
2
UNE INTRODUCTION DE PRODUITS HALAL CORRESPONDANT MOINS A UNE
OBLIGATION ALIMENTAIRE QU'A UNE VOLONTE D'ISLAMISER LES PAYS OCCIDENTAUX
L'islam permet aux musulmans qui ne peuvent disposer de produits certifiés halal d'en consommer
par nécessité mais non pour le plaisir. Produire de tels produits dans notre pays est un moyen de mieux
affirmer que la France devient une terre d'islam. Le faire sans introduire l'étourdissement avant abattage,
c'est l'affirmer avec plus de force et indiquer que nos lois doivent s'adapter à la charia jusqu'à ce qu'elle
devienne la norme.
UNE SCANDALEUSE MISE EN CONSOMMATION DE PRODUITS HALAL IMPOSEE AUX
NON MUSULMANS
Il es totalement inadmissible que des cantines n'achètent que de la viande halal au motif que certains
de ses consommateurs sont musulmans. Même remarque pour ce qui est des rations militaires parfois servies
en opération.
Il est totalement inadmissible par ailleurs que cette introduction du halal soit parfois faite à l'insu des
consommateurs. Certains heureusement, lorsqu'ils l'apprennent par une indiscrétion, sortent du sida mental
dans lequel les politiciens les ont plongé depuis plus de 40 ans. Ainsi une section locale d'Unité SGP police
FO affichant dans une caserne de CRS à Rouen début avril 2010 un tract dénonçant que de la viande halal
ait figuré au menu à leur insu lors de leur cantonnement à Pondorly (Val-de-Marne).
Mais cette consommation imposée à l'insu des consommateurs est plus répandue que l'on pourrait le
croire. Il est quasiment certain que les Français ont tous consommé de la viande halal sans le savoir. Cécilia
GABIZON par exemple, écrivait le 25 février 2010 sur le site du Figaro
rituellement, c'est-à-dire sans étourdissement préalable, presque deux seront en fait
l'ensemble des consommateurs
bêtes d'abattoirs)...Car les musulmans n'apprécient pas tous les morceaux de boeuf ou d'agneau. Pour des
raisons culturelles et économiques, ils préfèrent les abats et les pièces à bouillir. Résultat : pour obtenir la
quantité des morceaux halal désirée, bien plus de bêtes sont tuées que celles qui sont consommées par des
musulmans. «Les filets et les entrecôtes, qui sont chers, sont donc souvent vendus dans le circuit classique»,
reconnaissent les professionnels. Dans la filière casher, plus restreinte, l'arrière des animaux n'est pas
consommé. Seule une bête sur quatre abattues selon le rite juif serait finalement vendue dans le circuit
casher ».
«Sur trois animaux abattusconsommés par, toutes confessions confondues», assure l'OABA (OEuvre d'assistance aux
Par ailleurs, selon un rapport du comité permanent de coordination des inspections, 80 % des ovins
seraient égorgés en France sans étourdissement préalable. Cela permet de prélever avec l’appellation halal
les boyaux (très utilisés en cuisine orientale) et de réintégrer la viande dans le circuit classique.
Ainsi, nos concitoyens qui, majoritairement
contribuent-ils à la diffusion de ce qu'ils condamnent. Même constatation pour ceux qui jugent l'islamisation
de la France dangereuse puisque la certification halal coûte entre 0,10 et 0,15 € par kilogramme de viande
12 jugent inadmissibles les conditions d'abattage rituels13.
UNE SCANDALEUSE MESURE DE DISCRIMINATION A L'EMBAUCHE.
Le sacrificateur, qui prononce l'hommage à Allah doit évidement être musulman. Le contrôleur
12
Selon le sondage de l'IFOP du 10 décembre 2009, 72% des Français désapprouvent la dérogation relative à l'étourdissement:
http://www.abattagerituel.com/pdf/Sondage-ifop-abattage-rituel.pdf
13
Elles sous-traitent à des associations. Le marché, estimé à 50 000 000 d'euros, pourrait représenter jusqu'à 750 000 € de taxes.
Les mosquées de Paris, Evry-Courcouronnes et Lyon, sont agréées par le ministère de l'Intérieur pour organiser l'abattage rituel.
3
également. Il y a dès lors la mise en place d'emplois réservés aux musulmans et une discrimination à
l'embauche dans un pays qui a pénalisé toute discrimination dans le cadre de lois mises en oeuvre contre les
seuls autochtones et les chrétiens.
Cette situation contrevient au principe à valeur constitutionnelle d'égalité.
QUE FAIRE?
L'Etat:
- interdire les abattages rituels. A minima les autoriser avec l'étourdissement règlementaire
- dépénaliser la discrimination à l'embauche. A minima permettre à des employeurs catholiques de
disposer d'un quota de salariés catholiques au moins égal au nombre de musulmans et de juifs
employés dans la certification rituelle;
- imposer la traçabilité de la viande et des produits dérivés et l' inscription à la vente qu'il s'agit
d'une viande ou d'un produit d'une origine non rituelle.
Le citoyen:
- boycotter les restaurants ne servant que du halal.
14;
14
Comme c'est le cas en Suède, en Norvège, en Islande, en Suisse...4

Oui, les civilisations sont inégales : plus ou moins barbares !

Paris le 6 février 2012






Bernard Antony, président de Chrétienté-Solidarité, communique :




Oui, les civilisations sont inégales : plus ou moins barbares !


Je retrouve à la page 683 d’Août quatorze de Soljenitsyne ce propos du grand ministre Stolypine sur « cette assurance vulgaire et débridée que nul n’a manifesté avec autant d’éclat, en notre XX°siècle, que les journalistes ».
Le hourvari médiatique sur les anodines considérations de bon sens du ministre Guéant sur l’inégalité des civilisations le confirme si besoin en était.
Guéant à vrai dire en a dit trop ou trop peu et se défend mal. D’autant que les Juppé et Raffarin et quelques autres ne se privent pas de le poignarder par des propos conjuguant la perfidie politique ave le niveau le plus misérable de la non pensée du politiquement correct.
Je n’ai pas particulièrement envie de venir au secours de Guéant, membre d’un gouvernement bien affligeant en tant de domaines essentiels. Mais, tout de même, si j’étais à sa place je claquerais volontiers la gueule de la gauche égalitairement moralisatrice en en faisant méditer ses aboyeurs sur quelques propos de leurs ancêtres.
Ainsi Jules ferry (personnage certes ignoble mais le père de l’école laïque) : « Les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures ». Phrase fort peu humaniste et quelque peu raciste, révélatrice de l’idéologie de celui que l’on appelait « Ferry-Tonkin », l’affairiste colonialiste.
Plus tard Léon Blum répara un peu la vertu de la gauche en proclamant plus philanthropiquement « les devoirs des races supérieures à l’égard des races inférieures ».
Blum n’était tout de même pas de ces juifs « haredim » qui défrayent l’actualité israélienne tels que ceux de la secte des Loubavitch professant que si « Dieu a créé l’univers selon la division des quatre règnes : minéral, végétal, animal et humain »…  « il est écrit qu’il existe en réalité un cinquième genre : Am Israël, le peuple juif dont l’écart qui le sépare du quatrième genre – l’ensemble de l’espèce « parlante » humaine – n’est pas moindre que l’écart entre l’humain et l’animal » (cité par Gilles Kepel dans « la Revanche de Dieu » p.251).
Bien étrangère fondamentalement à tout racisme, la tradition judéo-chrétienne, et d’une manière constante la grande pensée catholique depuis saint Paul, a affirmé l’égale dignité fondamentale de tous les hommes. Devant Dieu, « il n’y a plus ni Grecs, ni Juifs, ni maîtres, ni esclaves »…
Mais si les sociétés et les civilisations peuvent être identifiées et hiérarchisées sur bien des facteurs, la conception chrétienne, humaniste, celle de l’idéal du plus grand développement possible de la personne humaine, du respect de sa dignité et de sa liberté, entraîne l’évidence de la non égalité des civilisations.
Car ne pas respecter ici la vie innocente de la conception à la mort, c’est de la barbarie.

Pratiquer ailleurs l’esclavage, enlever et séquestrer des femmes et des enfants pour les « joies » du harem, c’est de la barbarie.
Avoir encore en maints endroits pour coutume l’anthropophagie, l’excision, c’est de la barbarie.
Tenir comme dans des dizaines de pays la femme comme un être ontologiquement et juridiquement inférieur, principalement destiné à être « un champ de labour » pour le mâle qui en a la propriété, que l’on marie très jeune et sans son consentement, c’est de la barbarie.
Mépriser et détruire le patrimoine spirituel, moral et culturel de la civilisation greco-latine et judéo-chrétienne qui par delà toutes les vicissitudes humaines a fait progresser et plus ou moins épanouir selon les moments, les valeurs du Vrai, du Beau, du Bien, c’est de la barbarie !
Claude Guéant doit pouvoir sans doute pousser son raisonnement plus loin : une civilisation du plus grand épanouissement de la personne humaine se définit par ses œuvres mais aussi par sa capacité à rejeter toutes les barbaries qui la menacent ; celles de l’extérieur et celles que sécrète et développe notre société ayant perdu ses valeurs et ses repères.
Le fondement essentiel de la civilisation de la dignité, de la liberté et des droits de l’homme, c’est la charte immuable de ses devoirs. Elle s’appelle Décalogue. Point n’est besoin d’être juif ou chrétien pour le reconnaître, c’est la loi naturelle hors de laquelle il n’est que barbarie.


Chrétienté-Solidarité 70, bd saint Germain 75005 Paris - 01 40 51 74 07 chretientesolidarite.fr@gmail.com

Le canular d’Alain Badiou n’est pas anachronique

Le canular d’Alain Badiou n’est pas anachronique
Il y a quelques mois, j’ai donné pour le nouveau livre sur l’œuvre de Daphné Du Barry une préface intitulée Le bonheur de l’anachronisme et voici que je tombe sur le gros pavé d’Alain Badiou fait à partir de La République de Platon. Quelle coïncidence, serait-on tenté de dire. Selon les critiques, la non-traduction de Badiou fourmillerait d’anachronismes. Méprise : le dialogue que nous propose ce philosophe se déroule tout entier à notre époque, et, si nous lui appliquons le critère du terminus ante quem, exactement en 2011. Le seul anachronisme possible dans ces conditions consisterait à employer des mots ou à faire allusion à des institutions appartenant à l’époque de Platon, ce que Badiou ne fait presque jamais. Il s’applique au contraire à effacer toute indication de ce genre et pousse ce souci jusqu’à dire « grand amiral de la flotte » pour éviter de nommer « Thémistocle ». Dans une rare exception (motivée), il dit Sparte au lieu d’URSS.
Ce livre, fruit de dix ans de travail (plus en fait), est un démarquage laborieux d’un grand classique du corpus platonicien. Badiou est accoutumé à ce genre d’exercice qui a notamment donné la série de comédies dont le héros, avatar du Scapin de Molière, se nomme Ahmed. Les immigrés auxquels il adresse un clin d’œil ne connaissent pas ces pièces et ne s’en portent pas plus mal. Relève aussi du même genre le roman Calme bloc ici-bas qui transpose Les Misérables de Victor Hugo. Chaque fois, le but de Badiou est d’injecter ses propres idées dans des chefs-d’œuvre qui ne lui appartiennent pas. Une sorte de parasitisme analogue à celui du coucou.
Ce genre de procédé comporte cependant un risque : celui de la comparaison. Sur le plan littéraire, Platon est un géant. Comment Badiou, dont le style n’est pas le point fort, pourrait-il rivaliser avec un tel génie ? Le résultat est en tout cas consternant. Les passages plus ou moins proches de l’original sont dilués dans un bavardage ennuyeux qui, après nous avoir agacés, finit par nous plonger dans l’exaspération. Le plus étrange est que dans l’esprit de Badiou la finalité de cette sauce insipide est d’ajouter de l’animation et de la vivacité au style trop concis du divin Platon. Pour cela il aurait fallu autre chose que des trivialités. Avec ça, Badiou alterne sans nous avertir la traduction approximative et souvent inutilement inexacte, la paraphrase agrémentée de plaisanteries débiles dont ceux qui les font sont les seuls à rire et l’exposé de ses propres idées. Dans ces conditions nous devons sans doute tenir pour péchés véniels le fait qu’il confonde le nord et le sud, l’est et l’ouest à propos de l’île de Sériphos ou de la lumière du matin.
Passons maintenant au fond, c’est-à-dire aux théories politico-sociales que Badiou tente de nous faire avaler sous couleur de « dépoussiérer » le pauvre Platon à la faveur de son remake hollywoodien. Deux exemples suffiront à montrer son peu de sérieux.
« La suppression de la famille est à la fois nécessaire et extraordinairement difficile » (p 279), nous dit Socrate-Badiou qui s’arrête là et ne tente même pas de résoudre cette difficulté. Or, compte tenu du contexte, dans le passage cité, « nécessaire » veut dire souhaitable et « difficile » « non-souhaitable ». Cette contradiction n’a rien de dialectique, rien de fécond. Elle est simplement l’indice d’une impasse, d’un échec définitif, ce qui fait de la phrase citée un pur non-sens. D’ailleurs p 283, Badiou reconnaît son échec à préciser ce que « pourrait être une conception communiste de la famille ».
Le Socrate de Platon dit en substance : pour que notre cité idéale voie le jour, il faut soit que des philosophes accèdent au pouvoir, soit que des rois deviennent philosophes. Répondant à ceux qui l’accuseraient de courir après des chimères, il se dit convaincu que ces deux hypothèses ne sont pas impossibles, quoique peu probables. En revanche, fonder un Etat dont tous les ressortissants soient des philosophes, comme le voudrait Badiou, n’est pas sérieusement envisageable. Pourtant, le Socrate qui lui sert d’homme de paille prétend démontrer ce point en usant d’une argumentation en apparence serrée mais une fois encore Badiou trahit le sophiste qu’il a toujours été. La conclusion de son raisonnement commence en effet ainsi : « ne désirons-nous pas que tous les habitants [pas les citoyens N. B.] (…) aient tous les qualités du naturel philosophe ? ». Le tour de passe-passe gît dans ce « ne désirons-nous pas … ?» Il s’agit d’un vœu pieux et non d’une réalité possible ou simplement imaginable. Badiou passe sans crier gare du souhait au réel ce qui lui permet de présenter comme établi par des arguments la possibilité que nous soyons tous philosophes.
Florence Dupont dans Le Monde (27 janv. 2011) observe avec raison que La République de Badiou est politiquement correcte. Le Socrate derrière lequel il se cache défend le port du nikab ou de la burka car, dit-il, pourquoi trouver « risible ou scandaleux ce qui n’est qu’une coutume différente » ? A cette question rhétorique, la réponse d’un vrai sage aurait été : chaque pays a ses coutumes auxquelles les étrangers doivent se conformer ne serait-ce que par politesse.
Il y a une autre question sur laquelle Badiou semble succomber à l’emprise de la fausse pensée qu’est le « politiquement correct » c’est-à-dire à la doxa contemporaine en abandonnant le bon usage de la langue française pour afficher son féminisme. C’est d’autant plus ridicule que le combat des vraies féministes a des enjeux autrement plus importants. Qu’on se reporte notamment à la page 311 du livre de Badiou. Il y affecte d’oublier qu’en français « celui » enveloppe « celle ». Il en est de même pour « lui » qui enveloppe « elle ». Quand on écrit : «un homme », le contexte permet de savoir si ce mot est l’équivalent de vir ou homo en latin; dans ce dernier cas il est superflu de préciser « et une femme ». Ceci dit, je ne puis me défendre contre un soupçon. Se pourrait-il que les concessions que fait Badiou à un féminisme de pacotille soient en réalité ironiques ? L’ayant bien connu, je n’exclus pas cette hypothèse.

A nouveau sur le détournement de Platon par Alain Badiou

A nouveau sur le détournement de Platon par Alain Badiou

Cette République de Platon que nous propose Badiou est un étrange objet qui ne correspond nullement à ce que promet la couverture. Un titre plus juste aurait été La République de Platon, corrigée, adaptée, réduite et augmentée par Alain Badiou. Contrairement à ce qu’affirme celui-ci, toujours content de lui, son éloignement de la lettre du texte original ne relève pas « d’une fidélité philosophique supérieure » et encore moins d’un enrichissement. Loin d’en « faire briller la puissance contemporaine », il l’obscurcit et le prive à la fois de son agrément et de sa profondeur. Badiou suit, en fait, la mode prédominante dans le théâtre contemporain où les metteurs en scène se servent souvent des œuvres classiques pour étaler leur précieuse originalité à grand renfort de costumes et de décors modernes allant jusqu’à couper les textes pour y ajouter leurs élucubrations personnelles
Dans sa Préface où il s’explique sur ses intentions et sa méthode de travail, Badiou n’est pas franc. Suis-je trop sévère ? Jugez-en vous-mêmes. Obligé d’avouer l’omission de certains passages du texte qu’il prétend restituer, il le laisse entendre par des sortes d’euphémismes lui évitant d’être explicite. De telles contorsions verbales, trahissent son embarras. On a envie de lui crier à l’instar de Jules Renard : « Voyons, Monsieur, ayez le courage de vos faiblesses ! ». Qu’on veuille bien considérer comment Badiou reconnaît (dans le style de Scapin), avoir triché : « Il m’est arrivé, dit-il, rarement de capituler » (p 12). Une armée capitule quand elle se sent trop faible pour se battre. Ici, Badiou cède à la tentation de ne plus résister à la dialectique de Platon et le censure carrément. Il cherche, cependant à minimiser : « De-ci, de-là, quelques phrases grecques ne m’ont pas inspiré ». De menues défaillance de Platon, sans doute ; « quandoque bonus dormitat Homerus » ? Finalement, Badiou lâche le morceau sans renoncer tout à fait à son langage codé : « C’est dans le chapitre 8 que se trouve la plus grave de ces capitulations : tout un passage est purement et simplement remplacé par une improvisation de Socrate qui est de mon cru » (ibid.). Sans révéler ses motivations, Badiou a caviardé avec sa prose ce que dit Platon sur l’abolition de la famille, la communauté des femmes et des enfants, la sélection artificielle pratiquée sur le troupeau humain en vue d’améliorer la race (assassinat des enfants les moins beaux), la planification étatique de tout ce qui concerne les rapports entre les sexes, l’idéal panhellénique, les règles à respecter pour éviter les dévastations lors des guerres entre Grecs, l’interdiction de réduire en esclavage leurs cités et la recommandation de réserver ces violences aux barbares. Au total, une trentaine de pages supprimées. Le philosophe favori de Badiou est trop communiste, trop nationaliste, trop eugéniste. En l’expurgeant, en en donnant une version « Ad usum Delphini », comme on le fait aux Etats-Unis, en déniant au lecteur le droit de se faire sa propre opinion, notre philosophe a encore renforcé le conformisme politiquement correct de son ouvrage signalé par Florence Dupont.
Ceux qui s’intéressent à la philosophie en général et à Platon en particulier ont intérêt à ne pas se plonger dans cette lecture au risque de s’y noyer. Le travail de Badiou n’est pas une traduction en français, en revanche il est bel et bien une traduction en badiou. L’auteur ne fait pas de difficulté pour admettre l’une et l’autre de ces constatations. Dans son jargon, Dieu devient « le grand Autre », « l’âme » devient le « Sujet », « l’Idée du Bien » devient la « Vérité », « l’ascension de l’âme vers le Bien » devient « l’incorporation d’un Sujet à une Vérité ». Trouvant sans doute le style de Platon un peu trop concis et austère, Badiou dilue sa pensée dans un verbiage creux destiné à « fortement théâtraliser son dialogue » (p 13). Platon a-t-il vraiment besoin d’un tel « traitement » (c’est le mot de Badiou) ? N’est-il pas lui-même un virtuose de la théâtralisation ? A-t-il besoin qu’on vole à son secours en lui faisant subir d’autres « traitements » encore comme d’agrémenter son discours d’épithètes, inutiles, fausses, voire absurdes ? Les arguments de Socrate seraient « mielleux », « la déesse des gens du Nord » (comprendre la Diane-Bendis des Thraces) est « suspecte »  (pourquoi et à qui ?). Les noms propres eux-mêmes sont soumis à la torture. L’Athénien Nicératos est transformé en un barbare « Niciroi ». Glaucon s’appelle « Glauque » qui signifie en français : pénible, sinistre. Pourquoi infliger une telle indignité au fils de Nicias et au frère de Platon ?
Il arrive à Badiou d’être amusant « à l’insu de son plein gré » mais cela ne justifie pas qu’on s’impose un tel pensum. L’ancien disciple de Badiou que je suis a, cependant, glané quelque indications sur l’évolution de sa pensée. Selon lui, le grand mérite de Platon est d’avoir « donné l’envoi à la conviction que nous gouverner dans le monde suppose quelque accès à l’absolu » et cela parce que « le sensible qui nous tisse participe […] de la construction des vérités éternelles ». Or celles-ci relèvent, par définition, de l’absolu. Participant de la construction des unes, nous avons par là-même accès à l’autre. Ce raisonnement laborieux se réduit donc à une tautologie. En revanche, la proposition axiomatique : « il y a de vérités éternelles » n’est pas triviale ni tautologique. C’est sur ce point que porte l’accord fondamental de Badiou avec Platon. On trouve cette thèse déjà dans le Second manifeste pour la philosophie, (Fayard 2009) où il est dit ceci (p 31) : « Il n’y a que des corps et des langages, sinon qu’il y a des vérités ». Ces dernières se donnent donc en exception. L’insistance sur celle-ci a cependant disparu dans le texte le plus récent, cédant la place au thème nouveau de la « participation ». Il s’agit toujours d’aller au-delà du « matérialisme démocratique » soit l’affirmation qu’il n’y a que des corps et des langages ou (nouvelle formulation) « des individus et des communautés ». Ce n’est pas sûr que ce soit une avancée compte tenu du caractère « énigmatique », reconnu par Badiou, de ce motif de la participation.