Méditation pour l'Avent
Je commence avec ce texte les méditations quotidiennes pour le temps de l'Avent que j'ai l'intention de vous offrir cette année. Nous passerons le reste de la semaine avec le prophète Isaïe.
Je commence avec ce texte les méditations quotidiennes pour le temps de l'Avent que j'ai l'intention de vous offrir cette année. Nous passerons le reste de la semaine avec le prophète Isaïe.
« Là où croît le danger croit aussi ce qui sauve ». Ce vers de Hölderlin, souvent cité par Heidegger, est comme une définition de l’espérance surnaturelle. Il me semble que l’Evangile du Premier dimanche explique parfaitement cela. « Les Puissances des cieux seront ébranlées » avertit Notre Seigneur. « Les hommes sècheront de frayeur ». Et à ce moment là que faut-il faire ? « Levez-vous ! Redressez la tête, car elle approche votre délivrance ».
Nous sommes si souvent prisonniers de nos peurs et nous ne savons pas scruter l’envers du miroir. Nous sommes si souvent prisonniers de nos désirs et nous ne savons pas voir la vérité, telle qu’elle se donne, dans le cours de l’événement. Je reviens toujours à cette formule de Péguy : « Les événements, dit Dieu, c’est moi, c’est moi qui vous aime ». Nous ne tirons pas de leçons de nos échecs, de notre myopie. La parabole tirée du figuier ne semble pas pour nous. Nous ne savons pas qu’en faire. Nous sommes trop souvent prisonnier de l’instant, sans recul, sans projet, sans vision. Et si nous faisons des calculs, ce sont de ces calculs matériels, qui nous rendent – du moins nous le croyons – parfaitement autosuffisants. Terriblement suffisants en réalité et prêts à tous les esclavages, parce qu’ « il faut bien vivre ».
L’Avent, commencement de l’année liturgique, est le temps où nous pouvons et où nous devons prendre de la distance, faire notre examen de conscience, comprendre notre vie, voir ce qui ne va pas, ce qui peut être amélioré et cesser de vivre le nez sur le guidon sans jamais se remettre en question. Levez vous ! Redressez la tête ! Car elle approche votre délivrance.
Dans une vie, nous faisons très peu de choix : le choix de notre foi, de notre compagne, telle ou telle embranchement professionnel ou familial. Il faut qu’en prenant de la distance, nous apprenions à faire ces choix (ça c’est la phase 1) et à aimer les choix que nous avons fait (phase 2), à les confirmer, à les raffermir, à en être fiers, à les pénétrer de la charité du Seigneur, qui est bien la forme de toutes nos vertus. Vis-à-vis de ces choix essentiels, ne tolérons jamais de notre part aucune distance, aucun recul, car nous y avons engagé toute notre vie et notre liberté. Vis-à-vis du reste, en revanche, les petites choses de la vie qui polarisent indûment notre attention, il faut que nous soyons capables de dire, comme saint François Xavier : « Qu’est-ce que cela en comparaison avec l’éternité ? ». Les passionnés sont passionnés de tout. Les blasés, eux, sont revenus de tout. Le chrétien fait des choix et s’y tient. Pour le reste, il demeure à distance.
Cette distance n’est pas de la froideur si l’on sait aussi s’ancrer dans nos choix. J’aime beaucoup ce symbole de l’ancre, que les Premiers chrétiens dessinaient dans les catacombes. Le Christ – vrai Dieu et vrai homme, pont entre le fini et l’Infini – est l’ancre de notre espérance. J’ai dit qu’il fallait aimer et raviver nos choix : c’est la première tâche que nous pouvons nous donner en ce début d'Avent.
Nous sommes si souvent prisonniers de nos peurs et nous ne savons pas scruter l’envers du miroir. Nous sommes si souvent prisonniers de nos désirs et nous ne savons pas voir la vérité, telle qu’elle se donne, dans le cours de l’événement. Je reviens toujours à cette formule de Péguy : « Les événements, dit Dieu, c’est moi, c’est moi qui vous aime ». Nous ne tirons pas de leçons de nos échecs, de notre myopie. La parabole tirée du figuier ne semble pas pour nous. Nous ne savons pas qu’en faire. Nous sommes trop souvent prisonnier de l’instant, sans recul, sans projet, sans vision. Et si nous faisons des calculs, ce sont de ces calculs matériels, qui nous rendent – du moins nous le croyons – parfaitement autosuffisants. Terriblement suffisants en réalité et prêts à tous les esclavages, parce qu’ « il faut bien vivre ».
L’Avent, commencement de l’année liturgique, est le temps où nous pouvons et où nous devons prendre de la distance, faire notre examen de conscience, comprendre notre vie, voir ce qui ne va pas, ce qui peut être amélioré et cesser de vivre le nez sur le guidon sans jamais se remettre en question. Levez vous ! Redressez la tête ! Car elle approche votre délivrance.
Dans une vie, nous faisons très peu de choix : le choix de notre foi, de notre compagne, telle ou telle embranchement professionnel ou familial. Il faut qu’en prenant de la distance, nous apprenions à faire ces choix (ça c’est la phase 1) et à aimer les choix que nous avons fait (phase 2), à les confirmer, à les raffermir, à en être fiers, à les pénétrer de la charité du Seigneur, qui est bien la forme de toutes nos vertus. Vis-à-vis de ces choix essentiels, ne tolérons jamais de notre part aucune distance, aucun recul, car nous y avons engagé toute notre vie et notre liberté. Vis-à-vis du reste, en revanche, les petites choses de la vie qui polarisent indûment notre attention, il faut que nous soyons capables de dire, comme saint François Xavier : « Qu’est-ce que cela en comparaison avec l’éternité ? ». Les passionnés sont passionnés de tout. Les blasés, eux, sont revenus de tout. Le chrétien fait des choix et s’y tient. Pour le reste, il demeure à distance.
Cette distance n’est pas de la froideur si l’on sait aussi s’ancrer dans nos choix. J’aime beaucoup ce symbole de l’ancre, que les Premiers chrétiens dessinaient dans les catacombes. Le Christ – vrai Dieu et vrai homme, pont entre le fini et l’Infini – est l’ancre de notre espérance. J’ai dit qu’il fallait aimer et raviver nos choix : c’est la première tâche que nous pouvons nous donner en ce début d'Avent.
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