La France est devenue une proie
Entendu ce matin, chez Bourdin, cet ouvrier de Seine Saint-Denis, immigré : « Marine Le Pen fera 0% dans le 93. Elle a un discours national alors que la France, c’est la mondialisation et le multi-culturalisme… »
Parfait résumé de la situation. On ne vient plus dans un pays constitué qui s’appelle la France, mais sur un territoire indéfini que l’évolution rapide des choses transforme en terrain vague où l’on peut s’installer sans autre considération pour ce qu’elle fut et pour ce qu’elle est encore, malgré tout.
Ainsi nous est donnée, avec une franchise que certains appelleront naïveté, la définition très exacte du mot colonie.
La France est donc une proie. Le ton péremptoire de l’auditeur laissant même supposer qu’elle est facile dès lors que n’importe qui disposant d’un visa et d’un contrat de travail peut, en quelques mots, lui régler son compte et la trucider sur l’autel du grand brassage mondial.
La mortifère puissance de ce que nous avons laissé prospérer dans nos murs apparaît, éclatante. Car ils sont, sans aucun doute, des centaines de milliers, voire des millions, à penser de la sorte, et à croire au délitement de notre nation, comme on regarde un cachet d’aspirine se dissoudre dans un verre d’eau. Renverser cette tendance est le défi le plus crucial du siècle. Toute autre affaire lui devient secondaire.
C’est qu’attention, pas touche le Maroc, un vrai pays habité par un vrai peuple, pas touche le Brésil, cet Hercule au berceau peuplé d’authentiques brésiliens, pas touche le Qatar, banquier du monde (et de la France en particulier) dont les Quataris peuvent être légitimement fiers, pas touche l’ Égypte, colosse oriental que la démocratie va enfin baigner de son flot apaisé, pas touche le monde-mondialisant, ce gouffre au fond duquel moisiront les vieilles nations. Et la France, quoi, la France? Ça existe encore, ce truc? Ça se dit pays, peuple, nation? Ça prétend encore à l’Histoire? Mais où va-t-on avec de tels fantasmes!
Telle est, identique, l’interrogation taraudant nos gouvernants. Ils sont, droite et gauche mêlées, sur le fil de ce rasoir qui leur chatouille la plante des pieds en attendant de s’y enfoncer. Je les soupçonne de ne pas savoir exactement comment y répondre.
Et derrière l’affirmation de notre citoyen du 93 bientôt apte à déposer un bulletin dans l’urne, l’armée transitoirement silencieuse des fossoyeurs! Pelle en main, hilares. « Va y avoir de la besogne, allez les gars, encore un peu de patience et l’ouvrage pourra reprendre ». J’aimerais presque être des leurs, pour cette curée finale. On doit jouir, à être adoubé par les futurs vainqueurs.
Trêve des confiseurs. Les Français se déchirent à propos des horaires de trains. Dînez en paix braves gens, et bonnes Fêtes de fin d’année. Nous allons tous au même endroit, le problème étant de savoir si nous nous y rendons en devisant aimablement ou en tâchant d’éviter la trique qui fait les rangs et les colonnes bien ordonnés ».
Alain Dubos
Parfait résumé de la situation. On ne vient plus dans un pays constitué qui s’appelle la France, mais sur un territoire indéfini que l’évolution rapide des choses transforme en terrain vague où l’on peut s’installer sans autre considération pour ce qu’elle fut et pour ce qu’elle est encore, malgré tout.
Ainsi nous est donnée, avec une franchise que certains appelleront naïveté, la définition très exacte du mot colonie.
La France est donc une proie. Le ton péremptoire de l’auditeur laissant même supposer qu’elle est facile dès lors que n’importe qui disposant d’un visa et d’un contrat de travail peut, en quelques mots, lui régler son compte et la trucider sur l’autel du grand brassage mondial.
La mortifère puissance de ce que nous avons laissé prospérer dans nos murs apparaît, éclatante. Car ils sont, sans aucun doute, des centaines de milliers, voire des millions, à penser de la sorte, et à croire au délitement de notre nation, comme on regarde un cachet d’aspirine se dissoudre dans un verre d’eau. Renverser cette tendance est le défi le plus crucial du siècle. Toute autre affaire lui devient secondaire.
C’est qu’attention, pas touche le Maroc, un vrai pays habité par un vrai peuple, pas touche le Brésil, cet Hercule au berceau peuplé d’authentiques brésiliens, pas touche le Qatar, banquier du monde (et de la France en particulier) dont les Quataris peuvent être légitimement fiers, pas touche l’ Égypte, colosse oriental que la démocratie va enfin baigner de son flot apaisé, pas touche le monde-mondialisant, ce gouffre au fond duquel moisiront les vieilles nations. Et la France, quoi, la France? Ça existe encore, ce truc? Ça se dit pays, peuple, nation? Ça prétend encore à l’Histoire? Mais où va-t-on avec de tels fantasmes!
Telle est, identique, l’interrogation taraudant nos gouvernants. Ils sont, droite et gauche mêlées, sur le fil de ce rasoir qui leur chatouille la plante des pieds en attendant de s’y enfoncer. Je les soupçonne de ne pas savoir exactement comment y répondre.
Et derrière l’affirmation de notre citoyen du 93 bientôt apte à déposer un bulletin dans l’urne, l’armée transitoirement silencieuse des fossoyeurs! Pelle en main, hilares. « Va y avoir de la besogne, allez les gars, encore un peu de patience et l’ouvrage pourra reprendre ». J’aimerais presque être des leurs, pour cette curée finale. On doit jouir, à être adoubé par les futurs vainqueurs.
Trêve des confiseurs. Les Français se déchirent à propos des horaires de trains. Dînez en paix braves gens, et bonnes Fêtes de fin d’année. Nous allons tous au même endroit, le problème étant de savoir si nous nous y rendons en devisant aimablement ou en tâchant d’éviter la trique qui fait les rangs et les colonnes bien ordonnés ».
Alain Dubos
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